Nous avons débuté ce périple en compagnie d’un guide remarquable, Sherry, engagé, un peu rebelle
et sans doute favorable à l’indépendance de l’Ile ?!
Notre séjour se déroulait la semaine de commémoration de l’abolition de l’esclavage (22 mai 1848)
et Sherry a choisi comme fil rouge ce thème….
Le premier jour lors de la visite guidée du centre de Fort de France,
nous sommes entrés dans la très belle bibliothèque de style colonial réalisée par Henri Pic
et dédiée à Victor Schoelcher, abolitionniste, ami des « amis des noirs »
comme Marivaux , l’Abbé Grégoire, George Sand et Victor Hugo.
La statue de V. Schoelcher place du tribunal pose question avec à ses côtés une petite Marianne « blanche » ; sa main coupée signifierait qu’il n’a pas signé volontiers le décret sur l’abolition ?!
Le troisième jour croisière en catamaran vers les Fonds Blancs : escale à la Baignoire de Joséphine , excavation curieuse permettant de se baigner en pleine mer en ayant pied comme dans une piscine !
Pourquoi « Joséphine » ? trois propositions , à vous de choisir la bonne :
– piscine naturelle dédiée à l’impératrice Joséphine,
– ou bien dédiée à mimi Mathy notre Joséphine dont la taille s’adapte parfaitement à la « baignoire »,
– ou bien le nom est celui du bateau qui en raclant les fonds blancs pour rapporter sable fin et coraux a crée cette excavation
Après cette escale/baignade, nous avons accosté à l’ilet Chancel: nous y avons rencontré des iguanes mais nous y avons vu aussi les ruines de cases d’esclaves et d’un terrible cachot construit accolé à un four : nous imaginons la suite, toujours le fil rouge..
Le 22 mai jour férié et date officielle de l’abolition en Martinique Sherry arrive vêtu d’un tee shirt représentant le drapeau noirrouge vert
Adopté en 1870 puis abandonné puis repris par Aimé Césaire : ce sont en fait les couleurs de cette jolie fleur antillaise, l’heliconia, drapeau qui s’oppose à celui des négriers, bleu à croix blanche et portant quatre serpents..
Nous avons pu assister à une des nombreuses manifestations au Cap 110, dansl’anse Caffard, point de départ des bateaux vers la Nouvelle Guinée : le mémorial qui s’y trouve rappelle qu’un bateau ramenant des esclaves s’est fracassé à cet endroit il y a 150 ans et que quelques uns furent sauvés et cachés par un certain Dizac.
Le mémorialérigé en 1982 par Laurent Valère comporte 15 statues au visage accablé, têtes baissées, orientées au cap 110 ; elles figurent la foule des victimes anonymes de la traite et donne lieu à des fêtes rituelles empreintes de panafricanisme…
Rien que pour la Martinique , il y aurait de nombreux autres thèmes : la découverte historique de l’Ile , les jardins , la nature luxuriante , le rhum , la canne à sucre , l’histoire de St Pierre la ville martyre…etc
Plein de beaux souvenirs à conter…
Et encore tant de beaux moments en Guadeloupe et aux Saintes…
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